De nos jours, les professeurs de français
souhaitent de plus en plus introduire la chanson dans leur salle de classe, car
la chanson est ancrée dans la vie. Elle
fait autant partie du patrimoine socioculturel d’un pays que ses monuments
historiques. La chanson est présente par tout et il arrive parfois qu’on traîne
toute une journée dans sa tête une petite phrase musicale qui ne veut pas s’en
aller.
Il est
déjà connu que les domaines d’apprentissage couverts par l’exploitation
didactique des chansons sont ceux spécifiques à la formation des capacités de
réception d ‘un message, mais les objectifs pédagogiques doivent être plus
généreux La chanson se prête à merveille à renforcer et à soutenir
l'apprentissage de la langue, et elle peut être exploitée de plusieurs façons
complémentaires. Une chanson peut être sélectionné pour accompagner la
présentation et l'étude d'un élément de grammaire : le futur, le subjonctif,
les pronoms personnels, etc. La chanson servira de contexte mémorable, de point
de référence qui restera inscrit dans la mémoire auditive, et auquel le
professeur peut à tout moment faire appel.
Dans la pratique de la compréhension de
l'oral la chanson présente de nombreux atouts : c'est un document authentique,
une source d'intérêt et de motivation pour l'élève et un outil facilement
disponible.C’est un moyen ludique, motivant et original pour les élèves et leur
permet d'avoir accès à la langue française contemporaine, aux cultures
francophones et de découvrir le français oral dans toute sa diversité.
On
peut assigner beaucoup d’objectifs à l’approche globale d’une chanson en
classe de langue. En ce qui concerne les propositions méthodologiques
concrètes, trois aspects sontt notables
a)
la chanson est principalement utilisée pour viser l’acquisition des compétences
linguistiques et de compréhension. On se focalise donc prioritairement sur le
texte afin d’en exploiter les données grammaticalles, phonétiques ou
thématiques. Le risque est alors de mener une analyse trop essentiellemnt
techniciste de la dimension linguistique sans la relier véritablement au sens
du morceau.
b)
L’intertextualité est souvent négligée. Il arrive que les références
intertextuelles ne soient pas du tout évoquées. On aborde aussi parfois ces
références seulement en les signalant, soit en amont( les fiches commencent
très souvent par une liste très longue de termes arbitrairement expliqués
contenant parfois ces références, sans que celles-ci soient ensuite
exploitées), soit prolongement sans lien cohérent.
c) On prête arbitrairement à la chanson la
propriété de miroir culturel (et le consensus sur ce point est total). En
d’autres termes : parce que ce support est un document authentique, il doit
nécessairement refléter la société française. Et le postulat serait valable
quelle que soit la chanson choisie. Or, cette dimension de la chanson devrait
être abordée à un triple niveau : celui du texte interprété et mis en musique,
qui renvoie souvent à des réalités concrètes de la culture française ; celui du
morceau choisi, de l’objet-chanson, envisagé en tant qu’entité culturelle
produite par un artiste déterminé et inscrite dans un contexte de production
donc dans une problématique pragmatique ; celui enfin de l’interculturel évoqué
dans le texte du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (les
échos que ce thème et son traitement particulier peuvent susciter chez
l’apprenant non français, la problématique identique ou différente selon le
contexte, etc.).
La chanson doit être analysée comme
genre de discours en s’appuyant, entre autres, sur les nombreuses publications
à ce sujet, afin de distinguer des caractéristiques génériques. Les caractéristiques principales sont: l’articulation
systémique de trois composantes(la dimension textuelle, la dimension musicale,
l’intérpretation) et l’ancrage fondamental dans le contexte socioculturel de
production/réception(une chanson est identifiée par le moment et le lieu de son
éclosion, une chanson est destinée à être interprétée et représentée, une
chanson relevant à la fois de l’écrit et de l’oral, du texte et de
l’interprétation, de la lecture et de l’audition, l’énonciation est engagée dans un jeu très complexe ). Les
caractéristiques
secondaires de la chanson serainet : la structure formelle(courte, refrain /
couplet, la poésie et le jeu sur les sons), le principe
intertextuel(dans le texte, dans la mise en musique, dans
l’interprétation), le médium qui conditionne les caractéristiques d’une chanson(distinguons
version :studio, live, reprise, etc., et médium/support :cd, dvd,
internet, fichier mp3, etc.
Une exploitation efficace implique, en s’appuyant sur
cette base générique préalablement définie, une méthodologie systématique,
cohérente, théorique, à partir de laquelle l’enseignant responsable de sa
classe et conscient de son contexte d’enseignement produira la séance
méthodologique qui lui paraîtra la meilleure. Il convient donc avant tout, pour
lui, d’analyser précisément la chanson choisie et quatre « entrées » doivent
permettre de la cerner complètement :
Premièrement, il s’agit
de l’entrée thématique :de quel sujet traite la chanson ? Est-elle centrée sur
un thème unique ou en aborde-t-elle plusieurs ? Le thème est-il explicitement
traité ou de façon suggestive ou allusive ? Le thème est-il spécifique à une
époque ou plus universel ? Quels enjeux interculturels ce thème
implique-t-il? Peut-on trouver d’autres chansons sur ce thème ?
On doit aussi mentionner l’
entrée stylistique et compositionnelle .Au niveau textuel : le lexique, les registres de
langue, le ton (sérieux, provocateur, humoristique, etc.), option réaliste ou
métaphorique ; l’énonciation et le jeu des pronoms ; les temps et mode verbaux
; la syntaxe ; la forme textuelle (structure : refrain, couplets ou pas) ; genre
particulier (par exemple une lettre) ; la dominante discursive (descriptive,
narrative, dialogale, explicative, etc.).Au niveau
musical et interprétatif : la mise en musique permet souvent de classer la
chanson selon un style reconnaissable : rock, reggae, folk, métal, etc. Prendre
aussi en considération le nombre des instruments (et lesquels : guitare
acoustique, piano seul ou conjugaison), les effets de voix, etc.
On doi ajouter l’entrée
pragmatique .Il
convient ici d’appréhender la chanson à la lumière de sa finalité, de
l’objectif qui lui est assigné et pour lequel elle a été créée. Composer et
diffuser une chanson consiste à agir sur le destinataire. Il semble donc
nécessaire de définir, à un moment donné, l’objectif affiché par la chanson
(l’identifier ne signifie cependant pas admettre qu’il est nécessairement
atteint, cela relève de l’avis et de l’évaluation) : divertir, faire vendre (la
logique économique implique pour tous les artistes cette fonction mais ce qui
est une condition importante de survie pour certains devient pour d’autres une
logique appliquée méthodiquement en reproduisant des savoir-faire et bien
souvent au détriment de la qualité et de l’originalité), inciter à réfléchir ou
dénoncer, parodier, faire rire, etc. Il faut aussi se demander si la chanson a
été créée pour un public spécifique et identifié.
Dernièrement, on on peut
parler de l’ Entrée intertextuelle. L’analyse est à mener autant au plan
du texte (référence explicite à une autre chanson, à des événements, à des
personnages, à d’autres artistes, etc.) qu’à ceux de la mise en musique et de
l’interprétation (intonations explicites, effets de voix, etc.). Ce processus
référentiel peut aussi se retrouver dans des aspects plus extérieurs à l’oeuvre
proprement dite : les costumes, les attitudes, le jeu de lumière en concert,
etc.
Insistons bien sur le fait que l’articulation systémique des trois
composantes (texte, musique, voix) occupe une position supérieure : elle est à
analyser au sein de chaque entrée. Par exemple, un thème traité dans le texte
peut être accentué par tel instrument.
Une
difficulté importante consistant, pour les enseignants non français, à cerner
l’ancrage socioculturel de la chanson qu’ils ont choisi d’étudier, il
importerait de mettre à leur disposition des clés concrètes pour contextualiser
(un guidage réellement efficace permettant une approche des sites
Internet nombreux - maison de disques, artistes, magazines, etc. -, mais
pourquoi ne pas imaginer un serveur de ce type assuré par le Ministère des
Affaires Étrangères et proposant une banque de données actualisée (passages
télé, nombre d’albums vendus, événement particulier lié à l’émission de la
chanson, intertextualité importante pour sa compréhension et enjeux sémantiques
qu’elle génère dans le morceau, etc.).
Pour exploiter une chanson de façon aussi complète
que possible il y a quelques étapes qui doivent être respectées. Ainsi, il
importe d’avoir une vue d’ensemble à partir de laquelle il est ensuite toujours
nécessaire d’opérer des choix.
La
primière étape est représentée par e choix de la chanson. Celle-ci doit dépendre de
l’enseignant, de ses goûts, du public auquel il enseigne, de son contexte
institutionnel d’enseignement (programmes) et de contraintes diverses
(matérielles, culturelles…), etc. Il identifie la version : studio, live,
reprise, remix…
Puis on doit
contextualiser c’est-à-dire qu’on doit utiliser les nombreuses ressources référencées(sites Internet) pour situer au
mieux l’artiste et le morceau dans le contexte socioculturel français :
Auteur/Compositeur/Interprète, biographie, photos, genre musical selon lequel
l’artiste est classé (rap, rock, variété…), discographie, titre de l’album,
nombre d’exemplaires vendus, maison de disque, événement particulier lié à la
chanson (interdiction, procès) ? Existe-t-il un clip ? Quels passages télé ?
Sur quelle chaîne (« Taratata » sur France 4 n’est pas identique à « Star
Académy » sur TF1) ; quelles sont les autres versions de ce morceau ? etc.
L’étape suivante consiste
en l’analyse de plusieurs entrées : thématique, stylistique, pragmatique et intertextuelle. On doit établir
quelle est l’originalité de la chanson? Quels enjeux socioculturels
implique-t-elle ? Comment le sens naît-il de l’interaction des trois
constituants du système ? etc.
On doit aussi définir les objectifs et les
compétences visées. Les
objectifs ne sont pas arbitrairement et artificiellement inclus dans la
chanson, leur définition relève de l’enseignant qui peut s’appuyer sur le
document synthétisant le CECRL : savoir général, savoir langagier,
perspective actionnelle,etc. Cette démarche implique donc nécessairement de
privilégier certaines entrées préalablement analysées.
Une autre étape consiste en la construction d’une
séance(exploiter la chanson enclasse). La chanson n’induit pas a priori son exploitation méthodologique ;
de nombreuses options sont envisageables qui, là encore, relèvent exclusivement
de l’enseignant et des objectifs qu’il s’est fixés et des stratégies
d’enseignement qu’il adopte (compréhension de l’oral et de l’écrit, production
orale et écrite). Quel ordre choisir? Il
n’y a pas une méthode unique d’approche d’une chanson. On peut commencer par la
faire écouter, mais on peut aussi faire découvrirles paroles avant l’écoute.
Tout dépendra de la chanson et de la sensibilité du formateur. Quelles activités mener ? Elles
peuvent consister en des activités avant l’écoute(partir des connaissances ou
des expériences des apprenants, utiliser le titre de la chanson, employer des
extraits de la chanson,etc.), en des activités simultanées(pendant l’écoute),
en des activités d’analyse, de production orale ou écrite.
Il y a une typologie d’exercices qui
permettent la compréhension du texte. Il s’agit de l’écoute sans texte et du
texte sans écoute.
En
ce qui concerne l’écoute sans texte, il y a plusieurs grilles qui permettent au
professeur d’organiser des activités en classe. Les grilles d’écoute active
vont permettre de définir la situation. Par des questions au groupe classse, on
fera compléter au tableau une grille avec des questions comme par
exmeple : où ?, qui ?, quand ?, quoi ?, en demandant
chaque fois de justifier les réponses par les repéres ou les indices qui ont
mis sur la voie. Les grilles d’impressions et de sentiments veulent découvrir
quelle est l’impression dominante qui se dégage de la chanson, et détérminer
les élèves justifier leurs réponses. En ce qui concerne les grilles
thématiques, leur but est de voir si l’élève est capable de dire quels sont les
thèmes traites( pour cela on peut proposer une liste de thèmes dont seus certains sont traités
dans la chanson et de demander aux apprenants de les chocher). On peut aussi
utiliser des grilles lexicales, comme par exemple une grille qui comportera non
seulement des mots et des expressions réellement contenus dans le texte, mais
aussi des mots qui n’y apparaissent pas ; l’apprenant sera demandé de
cocher ceux qu’il a vraiment entendu. Il ya
aussi des grilles ’’Vrai/Faux’’ qui contiennet une liste d’affirmations
portant sur le contenu du texte, et les appreants doivent cocher dans la casse corresponjdante si
l’affirmation est vraie ou fausse. Un autre exercice très utile est le repérage
des mots qui suppose demander les apprenants de citer après une première écoute
, tour les mots qu’ils ont retenu. Après écrire tous les mots au tableau on
doit essayer de faire trouver retrouver le contexte dans lequel ils ont été
entendus. On peut aussi utiliser le repérage de la structure vide- pour cela,
dans un premier temps on annoncera avant la première écoute que les élèves
devron essayer de dessiner sous forme de rectangles et de carrés, la structure
vide de la chanson ; les rectangles représenteron les refrains et les
carrés, les couplets. Dans un second temps, on procédera àune seconde écoute du
premier couplet et du premier refrain. On demandera aux élèves de fixer leur
attention sur la longueurn des phrases,
et de les représenter par un trait de longueur proportionelle. Puis on
comparera les résultats et on essaiera d’obtenir un consensus.
Pour ce qui est du texte sans écoute ,
cette approche permet un travail approfondi sur le sens ou sur une partie du
sens. Les écoutes successives servent à affiner la compréhension et permettent
à l’apprenant de profiter plus sereneiment de la mélodie. Il y a beaucoup d’
exrecices qu’on peut utiliser dans cette situation. Par exemple on peut
utiliser le remplissage de la structure vide-pour cela on distribuera la
structure vide de la chanson, accompagné des paroles dans le désordre. Les
élèves placeront sans doute d’abord le refrain, puis ils essaieront de
reconstituer un texte cohérent. On comparera les résultat, en faisant justifier
les choix. Un autre exemple d’activité serait la recherche des inconnus(on
distribuera le texte intégral et dans un premier temps, on fera indentifier tous
le mots connus et on demandera de repéter les mots totalement inconnus. Puis on
demandera aux élèves de proposer, grâce au contexte des explications
plausibles. On peut aussi utiliser le texte lacunaire qui consiste en
distribuer le texte amputé d’une catégorie de termes( lexique supposé inconnu,
les occurances grammaticales intéressantes, etc) puis on demandera des
propositions permettant de compléter les mots manquants. Une autre activité est
le repérage des personnes( on pourra entourer tous lles pronoims personnels du
texte et demander de trouver qui ils représentent). On peut aussi utiliser les
regroupements lexicaux- si le texte de la chanson s’y prête on fera rechercher
ytout le lexique se rapportant à un même thème. Un autre activité est le lexique
éparpillé qui suppouse la présentation de la structure de chaque phrase de
chaque couplet et du refrainb, sous foorme de cases vides à remplir. Les seules
indications données seroint quelques mots de chaque vers. La grille sera
accompafnée d ;une liste de vocabulaire classé par catégoriw grammaticale
et on demandera aux apprenants de completer les cases vides à l’aide des mots
proposés. Puis on comparera les productions avant d’écouter la chanson.
Chaque chanson est un document authentique
de langue et de culture qui n'a pas été créée à l'usage de l'apprenant
étranger. Elle offre une entrée dans la langue française et tout ce qu'elle
véhicule: une façon d'être, de sentir et
de réagir au monde.D’ailleurs ,cette approche socoiculturelle permet d'entrer
dans une certaine mesure dans ce que c'est que d'être francophon de nos jours.
C’est pour cela que la chanson francophone doit être mise au profit des
apprenants et le premier contact avec celle-ci doit se produire en classe de
FLE . Les chansons permettent de suivre les tendances du français. En écoutant
des chanteurs et des groupes populaires, il est possible d’entendre le langage
de la rue sans être en France, ce qui est utile lorsqu’on enseigne à
l’étranger. Les chansons proposent une approche du français plus diversifiée
que celle des médias et font accéder à des pratiques qui ne sont pas toujours
représentées à la télévision et à la radio.
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